Les femmes et les activités politiques
«J'ignore l'objet de la rencontre. Je sais tout simplement que c'est un meeting. Hier soir, ils sont venus s'entretenir avec notre association. Je n'étais pas présente mais la présidente nous en enjoint d'être à 15heures au stade Omnisport Sangoulé Lamizana». Voilà qui est bien dit. Ces propos sont en effet ceux d'une jeune femme rencontrée devant le stade Omnisport Sangoulé Lamizana. Elle venait pour suivre naturellement le meeting de l'opposition contre le referendum au Burkina Faso. Comme elle beaucoup d'autres femmes et jeunes filles ne savaient pas pourquoi elles se rendaient au stade. «C'est ma maman qui m'a demandé de venir», répond une jeune fille qui semblait apparemment comprendre l'enjeu de l'évènement politique. Sa copine, elle, n'en sait pas trop. «Je sais seulement que c'est un meeting, mais je ne sais pas le message qui sera dit. Qu'à cela ne tienne, referendum ou pas, Blaise Compaoré ou pas, nous, on veut la paix dans notre pays», lâchait-ellel'air intriguée. Un peu plus loin, une dame avec sonbébé au dos, livrait le même message. Elle était au stade Sangoulé Lamizana sans véritablement connaître les raisons qui l'y ont amenée. Et d'ajouter que: «comme je n'ai rien à faire à la maison, cela m'occuperait un tant soit peu».
Outre le stade, des femmes et de jeunes filles avaient pris d'assaut certaines stations d'essence pour se procurer de «jus» qu'offrait gracieusement le parti de la majorité. «Nous prenons gratuitement l'essence pour nous rendre à Yeguéré. Il paraît qu'il y a un meeting du CDP. Mais je ne connais pas exactement les raisons», expliquait une femme. Au meeting de la jeunesse du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) nombre de femmes s'y rendaient sans savoir pourquoi. C'est à notre avis, tout simplement triste comme réalité de voir qu'on continue d'instrumentaliser des femmes pour des causes qu'elles semblent ignorer totalement. Mais à bien y voir, elles ont toutes un désir commun: celui de la préservation de la paix au Burkina.
Ces femmes du Faso ne veulent donc pas que leur pays sombre dans un conflit dont elles seront les premières victimes. Ces femmes souhaiteraient vivre dans la paix, dans le calme pour mener leurs activités génératrices de revenues, pour s'occuper de leurs progénitures, pour les éduquer dans de meilleures conditions de vie… Ces jeunes filles ont besoin d'être éduquées, bref, elles auront simplement besoin d'être autonomes et indépendantes, l'un des facteurs de leur plein épanouissement. Qu'on arrête donc d'instrumentaliser et de politiser les femmes!
Bassératou KINDO
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