Aimée Florentine Kaboré, journaliste aux éditions Sidyawa/Ouaga : « Une bonne renommée vaut mieux qu’une ceinture dorée »
Aimée Florentine Kaboré est journaliste depuis une dizaine d’année. Un beau parcours qu’elle a bien voulu nous faire connaître dans cette interview. Lisez plutôt !
Vous étiez aux USA pour les TMP leadership groupe 2013. Qu’est-ce que c’est ?
Les TMP leadership sont un groupe de seize (16) journalistes anglophones de 14 pays, qui se sont inscrits en ligne pour le programme 2013 de coaching et de leadership des journalistes et qui ont été sélectionnés pour prendre part à la phase pratique de ce programme à Poynter Institute en Floride, aux Etats -Unis d’Amérique (USA). En une semaine, du 4 au 9 août 2013, ils ont renforcé leurs compétences professionnelles et leurs acquis en matière de leadership. Ils sont de retour dans leurs pays respectifs où pendant une année, ils doivent servir de mentors aux jeunes journalistes, particulièrement deux, dont ils ont donné d’avance les noms, à l’Institut Poynter . Le group de 2013 est constitué de journalistes du Benin, du Burkina Faso, de Bhutan, du Cameroun, des Etats-Unis, de l’Ethiopie, de l’Inde, du Kenya, de Mexique, du Nigéria, des Philippines, de la Tanzanie, du Togo et de la Zambie. Le but de ce programme est de mettre en place un réseau mondial de journalistes pour la promotion du leadership, de l’éthique et de la déontologie dans leur métier.
Cela fait de vous une journaliste talentueuse et remarquable au Burkina Faso.
Quels sont les sentiments qui vous animent ?
Rien de particulier ne me distingue des autres. J’aime mon métier et j’essaie de me perfectionner en tenant compte des remarques et critiques qui sont faites.
Journalistes aux Editions Sidwaya depuis treize (13) ans, quel est votre parcours professionnel ?
J’ai un Bac + 4 en anglais et actuellement, je suis en train de finir un master en traduction et Interprétation à l’Université de Ouagadougou. Concernant le journalisme, j’ai plutôt bénéficié de bourses de formation professionnelle et de stages à l’extérieur du pays. Tout a commencé en 2004 où comme d’autres journalistes, j’ai bénéficié du soutien de l’Ambassade d’Allemagne pour intégrer une formation de deux semaines à Institut international de journalisme d’Accra, au Ghana. Puis, en 2007, j’ai postulé pour un stage de perfectionnement de six semaines au centre multimédia de la Radio Nederland Training Center (RNTC) en Hollande et ma candidature a été retenue. En 2008, j’ai été sélectionnée sur dossier pour prendre part à une formation sur la couverture médiatique des institutions panafricaines, en Afrique du Sud. J’ai ainsi fait partie de l’équipe de reporters retenus pour assurer la couverture médiatique du dixième congrès du Parlement panafricain dont le siège est à Midrand, en Afrique du Sud. De décembre 2009 à mai 2010, j’ai bénéficié d’une bourse du gouvernement indien qui m’a permis d’aller me former à l’Institut indien de la communication de masse (IIMC) à New Delhi en Inde.
Et cette année 2013, Dieu m’a fait la grâce de recevoir des invitations, tous frais payés. J’ai ainsi participé au congrès des femmes rurales au Maroc et au forum mondial des médias en Allemagne. Et sans oublier cette bourse américaine qui m’a emmené en Floride pour le programme de coaching pour les journalistes. Je suis également invitée à bénéficier d’un recyclage qu’organise la Hollande au profit de ses anciens boursiers, mais, cette fois-ci, au Sénégal.
Comment vous sentez-vous dans le métier ? Etes-vous satisfaite de votre travail ?
Je suis reconnaissante envers ma hiérarchie pour les autorisations d’absences qui me sont accordées pour bénéficier de ces formations qui valorisent mon CV et me permettent de partager l’expérience de la presse sous d’autres cieux.
Des difficultés ne manquent pas. Quelles sont celles que vous rencontrez dans l’exercice du métier du fait de votre statut de femme ?
Des difficultés existent parce qu’il s’agit d’un métier qui demande de la disponibilité et qui vous prend tout votre temps. Il faut vraiment être préparé à cela pour tenir bon. Avant de m’engager dans la presse écrite, j’ai travaillé dans une radio privée suite à ma réussite à un test de recrutement de journalistes, suivi d’une formation rapide. Mais quelques mois après, j’ai jeté l’éponge parce que les conditions salariales et le rythme du travail ne me convenaient pas. J’ai compris qu’il était préférable de me consacrer à mes études et d’aller jusqu’au bout du chemin qui me restait à parcourir.
Comment arrivez-vous à les surmonter ?
Pour tout croyant, l’arme la plus efficace pour vaincre les difficultés, c’est la prière, pour que Dieu intervienne parce qu’il a la solution à tout ce qui est considéré comme problème.
Qu’est-ce qui fait votre force ?
C’est ma foi en Dieu, le créateur, qui fait ma force.
Qu’est-ce qui fait la femme ?
Drôle de question. Pour moi, c’est la capacité de penser, de réfléchir, d’agir, de s’affirmer, de pouvoir se prendre en charge et surtout d’aider les autres à avancer, de prendre des décisions et de les assumer en toute responsabilité, c’est cela, être humain ; c’est aussi être femme
Est-ce que vous pensez avoir atteint vos objectifs dans le journalisme ?
Oui, le journalisme mène pratiquement à tout et nous met en contact avec tous les leaders et personnalités du monde ; c’est donc l’occasion de frapper à toutes les portes pour la réalisation des projets, si projets il y a.
Quels sont vos projets futurs ?
Je préfère les taire pour le moment
Que pensez-vous de la liberté de la presse au Burkina Faso ?
En Floride, chaque participant a fait l’état de la liberté de presse dans son pays. Mon exposé a porté sur le cas du Burkina et ma conclusion est que la liberté de la presse est toujours au stade de balbutiement. Il revient donc à la presse nationale de se battre pour en faire une réalité.
Un conseil pour les filles qui rêvent d’exercer le métier ?
Je leur dirai d’être au parfum de l’actualité, de lire beaucoup et de ne jamais se fatiguer de faire des recherches. Je leur conseille particulièrement de ne pas perdre de vue leur dignité, d’avoir surtout de la personnalité et de demeurer intègre dans l’exercice du métier. Ne dit-on pas qu’une bonne renommée vaut mieux qu’une ceinture dorée ?
Bassératou KINDO
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