Tribune de femme

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Équité: « Pourquoi les femmes et pas les hommes ? »

A quand le changement véritable de regard sur la femme en Afrique et particulièrement au Burkina Faso ? C’est la question que les acteurs de la promotion des droits de la femme se posent, sans pour le moment obtenir de réponse. Sont de ces acteurs et en premier au front, Nestorine Sangaré, qui occupe le portefeuille ministériel de la promotion de la Femme et du Genre au Burkina Faso.

Beaucoup d’efforts ont sans conteste été fournis pour l’éducation de la jeune fille, pour l’alphabétisation des femmes, pour leur autonomisation, pour leur accès dans les sphères politiques, et aux postes décisionnels, etc., mais il y a encore et sûrement plus à faire. Les inégalités entre les sexes selon le document du Programme national genre (PNG) insistent et persistent. Certains se demanderont de quelles inégalités il s’agit au regard de l’ascension fulgurante des femmes dans les domaines où elles ne s’imaginaient pas être autrefois. Pourtant, ces inégalités existent bien.

Et, Nestorine Sangaré bien qu’en étant convaincue précise qu’il ne s’agit pas de défendre aveuglement les femmes. Le cas le plus illustratif alors, réside dans les conditions de recrutement dans l’Armée. En effet, la jeune fille, une fois admise dans l’Armée ne peut, en tous cas pendant les six premières années, mûrir l’idée de « faire un enfant ». Alors que le jeune-homme, peut, lui, faire autant qu’il en voudra, même pendant la formation. D’où ce questionnement : « Pourquoi les hommes et pas les femmes ? Pourquoi accorde-t-on cette faveur à l’homme alors que lorsqu’il s’agit de la femme, on lui inflige souvent, sans même un procès, « la peine ? ». L’on reconnaît tout de même qu’enceinte, on ne peut avoir une formation complète. AD et PA, toute deux « gendarmettes », en « ont fait les frais » et continuent d’en pâtir pour avoir contracté une grossesse. Elles ont été, selon un journal de la place, radiées purement et simplement des rangs, « sans autre forme de procès ».

Combien sont alors leurs collègues qui sont devenus père dans la même période ? Ne continuent-ils de servir dans la loyauté, la dignité et l’équité, telles qu’enseignées dans les écoles des Forces armées nationales ? Outre cet exemple assez patent, il est encore refusé à la femme d’aborder des questions du genre politique et bien d’autres, parce qu’elle est justement femme. Dans les gouvernements au Burkina Faso, ce ne sont que des portefeuilles ministériels en charge des questions sociales ou de protection des droits humains qui leur sont confiés. Elles ne se sont jamais, ou pas encore, vu confier un ministère hautement technique et stratégique, à l’image de l’Economie et des finances, de la Défense, du Budget et pourquoi pas le Premier ministère. La femme et l’homme ont les mêmes droits et doivent donc avoir les mêmes chances de réussite.

Bassératou KINDO



10/09/2013
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