Démissions au CDP : Saran Sérémé se rappelle encore de son cas
DÉCLARATION DE SARAN SEREME SERE, PRÉSIDENTE DU PARTI POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LE CHANGEMENT / PDC.
CHER(E)S COMPATRIOTES
ll vous souvient que le 23 septembre 2012, je « claquais » la porte du Congrès pour la démocratie et le progrès pour de multiples raisons. J’avais à cette occasion fustigé la perte des valeurs et le non-respect des principes au sein du CDP, les dérives profondes, les primes à l’indiscipline et à l’impunité, les actes posés aux antipodes des idéaux et valeurs prônés dans les fondamentaux du parti, toute chose qui ne me permettait plus de poursuivre mon engagement au sein de cette formation politique. J’ai alors affirmé être entrée par conviction dans ce parti, croyant apporter ma contribution à l’édification de mon pays, mais en ressortir également par conviction vu toutes les dérives constatés et ce, dans l’espoir d’un déclic pour un changement de comportement et de mentalité.
Sachant que le combat politique est dur et âpre, où souvent les bombes à fragmentation, les bombes anti personnels sont légions, j’affirme que les obstacles, les épreuves, les multiples désagréments ne peuvent limiter une motivation et un engagement profond, qui refuse d’être emmurer et de s’autocensurer dans un système vissé à l’avance. En effet après les désillusions, les consensus et les compromis développés jusqu’au-delà de l’acceptable et au risque de se perdre dans les méandres politiciennes d’une formation politique dérivante, l’engagement politique, qui est une question de conviction, de vision, de principe et de compagnonnage ne saurait se satisfaire de pratiques et comportements dégradants, caporalistes, sectaires, humiliants, prônant le plébiscite de l’incivisme, la médiocratie, le sectarisme, l’impunité et autres actes révulsifs, en parfaite contradiction avec les valeurs démocratiques. Quand le compagnonnage est faussé et que les dérives profondes s’accentuent, ils ne peuvent qu’engendrer la rupture.
Le choix est de ressaisir ou de s’associer véritablement et historiquement à des actes engendrant un recul démocratique de grande ampleur, de grandes portées négatives et à une mascarade politique du retour des temps d’exception. « Si le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité à vaincre la peur », l’introspection, le ressaisissement et le mea culpa est la plus grande noblesse en politique et relève des grands Hommes. Il y’a un temps ou le temps lui-même est au changement. Il y’a un temps pour s’approprier les nouveaux logiciels d’évolution sociétal qui impriment le changement, parce que le changement est intrinsèquement lié a la nature humaine. Il n’est jamais tard pour se reprendre, pour bien faire, pour se ressaisir, s’adapter et pour changer pour le bien-être des populations de sa communauté. Engageons-nous à préserver les acquis, les valeurs et le Burkina Faso, afin de lui éviter le chaos qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus de lui. C’est pourquoi, nous adressons nos vives félicitations et vifs encouragements à Roch Marc Christian Kabore, Salif Diallo, Simon Compaoré et à tous les démissionnaires du CDP pour avoir puisé en eux le courage et la force nécessaire de se défaire de leur propre création, leur progéniture. Nous sommes convaincus que leur grande expertise renforcera la lutte politique pour le changement afin qu’ensemble, nous contribuons à l’édification de notre cher Faso. L’espoir du changement qui étaient comme des lignes d’horizon se matérialise avec ce renfort de forces. Nous interpellons la conscience générale et ceux qui n’ont pas encore eu le courage de se démarquer de ces dérives d’oser l’acte du sursaut salvateur pour notre chère patrie. Nous avions tou(te)s le devoir citoyen de préserver notre cher Faso qui ne peut plus souffrir des ambitions de ceux qui se nourrissent de leurs propres illusions.
Au-delà des discours, nous en appelions au sens élevé de la sauvegarde de l’intérêt supérieur des hautes autorités politiques, en l’occurrence le Président du Faso, pour qu’ils nous évitent des décisions inconsidérées qui pourront mètrent à mal les acquis enregistrés sous sa houlette, mettre en péril la paix, la cohésion, l’unité de notre cher patrie. Puisse la sagesse divine les guider. Le cas échéant, nous nous assumerions comme toujours, dans cette lutte dont l’issue est certaine pour le peuple, mais dont ils porteront l’entière lourde responsabilité devant l’histoire face au risque de dérapage.
Soyons de ceux qui changent leur monde car nous n’avons que deux choix : accepter les choses comme elles sont ou prendre la décision de les changer. Le Parti pour le développement et le changement (PDC), a déjà fait son choix. Il jouera sa pleine partition afin que la consolidation de notre démocratie, l’édification d’un véritable Etat de droit, d’une société de justice et la réalisation du développement harmonieux et durable du Faso dans la paix et la cohésion soit une réalité au Faso. L’histoire est une roue qui tourne et personne, ni rien ne pourra se mettre au travers de sa marche, au risque d’être emporté. Dieu bénisse le Burkina Faso.
Saran Sérémé, Présidente du PDC
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