Tribune de femme

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Accès à la terre : Des femmes rurales du Burkina plus que jamais déterminées

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« Nous, femmes rurales vivant au Burkina Faso représentons plus de 7 millions de la population et vivons essentiellement d’activités agro-sylvo pastorales. Bien que nous assurons plus de 60% de la production agricole, nous ne percevons que 4,3% des revenus agricoles et seulement 6% des femmes sont propriétaires fonciers. Nous trouvons injuste qu’en dépit du rôle prépondérant que nous jouons dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la transformation, continuions à vivre dans la pauvreté et voyons nos conditions de vie se dégrader de manière continue et inquiétante ». C’est par ce message « fort » que l’autre moitié au Burkina interpelle les autorités quant à la prise en compte de leur accès à la terre. Plus de 52% de la population, les femmes au Burkina jouent un rôle très essentiel dans bien de domaine telle l’agriculture, l’élevage, l’entreprenariat… en sommes, elles contribuent fortement au rayonnement de l’économie, gage d’un développement durable.

Malheureusement, elles sont les dernières concernées quant à l’exploitation des terres. Et les politiques de se saisir de cette situation pour battre campagne lors des élections présidentielles et législative du 29 novembre. Que de promesse donc ! Parmi lesquelles :  

  • la signature par  les partis de la majorité présidentielle (MPP, PAREN, UNIRS/MS) et de l’opposition (UPC, Faso Autrement, etc.) le 15  septembre 2015  au SIAO du Manifeste des femmes rurales dont la mesure 1 est relative à l’accès et au contrôle  foncier ;
  • le programme de gouvernance,  les discours et les déclarations  de Campagne  du Président ROCH Marc Christian KABORE,  qui contiennent de nombreuses promesses aux femmes rurales ;
  • la déclaration de politique générale du Premier Ministre  qui révèle des promesses d’accorder une attention particulière à l’opérationnalisation de la loi O34 relative au foncier rural et d’octroyer 30% des terres aménagées  aux femmes ;  
  • l’engagement pris par le Président ROCH Marc Christian KABORE le 30 avril 2016 lors de la dernière édition de la  JNP,  de travailler à la mise en place de commissions foncières dans les villages, de faire en sorte que les 30% des terres aménagées aillent aux femmes et de combattre l’accaparement des terres.

L’heure est donc venue à la réalisation de ces promesses, soient-elles politiques. Ces belles promesses, indiquent les femmes, se sauraient rester dans les placards ou être de simples paroles en l’air. Elles doivent être respectées. Les femmes du Burkina attendent alors du Président Roch Kaboré, et de son gouvernement des actes concrets.

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30% de terre aux femmes

Si la présidentielle n’est plus d’actualité, les municipales en sont une depuis le 7 mai dernier. Ces élections locales, faut-il le souligner, présentent d’énormes enjeux,  tant pour le développement des collectivités territoriales. Quoi donc de plus normal que de saisir cette belle opportunité pour se faire entendre. Soutenu par l’ONG Oxfam au Burkina dans le cadre de la campagne « Droit à la terre, respectons le quota de 30% des terres aménagées aux femmes », les femmes rurales entendent interpeler les candidats aux élections locales, les futurs maires et conseillers municipaux à inscrire dans leurs priorités  l’accès sécurisé des femmes à la terre.  « Nous attendons  donc que  de ses élections municipales, sortent des élus locaux sensibles à l’accès des femmes rurales à la terre, des élus locaux capables de s’élever contre la spéculation foncière, déterminés à combattre l’accaparement  des terres, des élus locaux qui travaillent à une prise en compte des femmes dans les terres aménagées », ont-elles laissées entendre.

La loi 034-2009 offre par exemple la possibilité d'organiser des programmes spéciaux d’attribution à titre individuel ou collectif de terres rurales aménagées des domaines fonciers ruraux de l’État et des collectivités territoriales au profit des groupes de producteurs ruraux défavorisés tels que les petits producteurs agricoles, les femmes, les jeunes et les éleveurs (art 75). Cette loi, selon les femmes rurales, doivent absolument être traduit en actes concrets. Et elles disent avoir besoin de la terre pour produire afin de nourrir et entretenir nos familles  mais également assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Burkina Faso entier. « Nous  sommes 60% des acteurs ruraux mais nous ne réclamons que l’effectivité  du quota des 30% promis  pour jouer largement notre partition dans la construction d’un Burkina sans faim », foi des femmes rurales du Burkina.

Bassératou KINDO



18/05/2016
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