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SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

Les éditions de la Semaine nationale de la culture se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Celle de 2016, la 18ème du genre, pêche à plus d’un titre. Et pour un événement qui a plus de trois décennies  d’existence, c’est à se demander si les organisateurs ont réussi à capitaliser les expériences.

La semaine nationale de la culture, depuis le 26 mars, bat son plein à Bobo-Dioulasso. Une biennale tant attendue mais qui semble morose cette année. D’abord, à une semaine de l’événement, rien dans la cité de Sya ne l’annonçait. Si bien que nombre de personnes se demandaient si elle aurait effectivement lieu. Il y avait juste quelques problèmes de déblocage de fonds, avait-on appris. Ce qui justifiait le retard dans la communication autour de la semaine culturelle.

 

Mais c’est à l’ouverture que l’on s’apercevra qu’il ne s’agissait nullement d’un problème de déblocage de fonds.  Le 27 mars à l’ouverture officielle présidée par le Premier ministre, la mobilisation était tout simplement désolante. Il ne s’agissait certes pas d’un meeting politique, encore moins d’un concert, mais pour un événement d’une telle envergure, l’engouement devait être patent. On a plutôt vu des gradins complètement  vides. « C’est sans doute le match des étalons qui a retenu des gens à la maison. Ou encore qu’ils avaient peur du fait de l’insécurité grandissante ces derniers jours », chacun y allait de ses justificatifs. Toujours est-il que les artistes ont défilé devant un public timide. Les musiciens ont communié pratiquement seuls.  Pendant que l’on annonçait certaines grandes pointures de notre musique, le maigre public se sauvait vers la sortie.

La SNC, après les trois coups de tambours donnés par le Premier ministre, a bien démarré avec le grand prix national des arts et des lettres à la Maison de la Culture. Puis le lendemain, on a assisté à l’ouverture de la foire commerciale et à bien d’autres activités connexes comme les plateaux off.

 

Justement, si les autres années, ces plateaux off offraient le spectacle au même endroit pendant toute la semaine, cette année, c’est tournant. Le plateau de la place Sitarail n’aura fait que deux jours. Pour ensuite se déporter vers le lycée Promotion, le plateau Yéguéré. Un changement qui semble désorienter plus d’un fan qui n’avaient pas le programme des plateaux mobiles. « C’est à travers ces plateaux que je sentais que la ville abrite un événement. Chaque soir je viens à la place Sitarail pour vivre l’événement.  Cela a duré deux jours seulement cette année alors que je ne peux me rendre dans les autres quartiers », se désole Amidou alias Vieux.

Qu’est-ce qui ne va donc pas, est-on tenté de se demander. D’énormes efforts sont sans doute consentis pour cette édition post transition, pour sa bonne tenue mais il y a des failles inadmissibles que les acteurs, bien aguerris pour l’essentiel dans l’organisation de la SNC devaient éviter. En effet, si ce n’est pas le programme qui n’est pas disponible, c’est une cérémonie qui commence en retard. Pratiquement aucune activité n’a jusque-là commencé à l’heure, certaines commençant même avec trois heures de retard.

On passera sous silence ces artistes qui se plaignent du sempiternel problème d’hébergement et de restauration, de ces officiels qui prennent en otage les compétitions de lutte pour exiger une prise en charge.

 

Finalement, la SNC 2016 semble se résumer à ce qui n’est pas à l’origine son essence, la foire commerciale, qui ne désemplit pas, du matin au soir. Cette foire commerciale qui, comble du malheur comme nous l’apprenons à la dernière minute, a été en partie ravagée par un incendie dont l’origine est encore méconnue !

Bassératou KINDO



02/04/2016
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