Tribune de femme

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Ma première fois à Dio ! Oups Rio de Janeiro

Mon village s’appelle Dio. Il est situé à 45 kilomètres de Ouahigouya. Administrativement il relève de Kiembara – chez les San (Samo)-.  Et mes parents Mossis l’appelle -Rio-. Et Oui !  Ils aiment rouler sur la lettre R. Résultat, Dio devient pour eux Rio. Mon village est donc le Rio de Janeiro du Burkina. (Rires).

 

 

 L’histoire raconte que les arrière-grands-parents ont migré de la ville de Ouahigouya vers ce village à la recherche de terres fertiles pour la culture du mil. Eux qui pourtant adorent consommer le riz et la viande.

 

Dio est un beau village.  Il n’y a pas de cases. Les habitats sont construits en banco. A l’intérieur de chaque cours se trouve un grenier où est conservé le le mil. A Dio, ils parlent aussi bien le Mooré que le  dioula. Le dioula en plus du Mooré parce que beaucoup de Maliens y résident.

A Dio les gens sont tout ’’heureux’’. Ils ne soucient pas de réseaux de téléphonies, de connexion, d’électricité, de télévision, d’eau Laafi, de Dafani, du vin, du poulet braisé, etc.

 

 

La veille de notre départ, la première question que j’ai posé à mon frère était celle de savoir s’il y avait le réseau. Sous-entendu l’accès à internet. Parce que je veux rester connectée, moi. Il m’a répondu par l’affirmative. Je l’ai cru. Me connaissant bien, il ne voulait pas me donner une raison de désister ou d’avoir de l’amertume. . Je passerai finalement les 24 heures sans connexion ! Exceptionnel !  Dans mon village, il n’y a qu’un seul réseau pour la connexion – ONATEL (Telmob).

 

Les enfants y sont merveilleux. Les  seflies, ils connaissent bien. L’ordinateur demeure cependant une curiosité pour eux..

La nuit, c’était la fête. Comme c’est le cas lors de toutes les festivités, il y avait ’’un bal poussière’’qui a drainé presque tout le village.  On y joue des sons de Sidiki Diabaté, de Davido, de Toofan, en passant par Dez Altino, Floby, et Awa Boussim. Le show a été assuré par des jeunes hommes et femmes du village de Dio. 

 

Dans la foule, une voix m’interpelle.  « C’est Bassératou non ? », me demande le jeune homme. Je répondis oui, toute étonnée. Mais où est-ce que vous m’avez connue, lui demandais-je. C’est Facebook. On est amis sur Facebook. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’exclamer.

 

Les ’’sauvages de Gourmantchés’’ là, on est connecté chez nous à Dio.

 

A Dio, l’air est pur. En ces temps de canicule, les gens dorment à la belle étoile.  

 

Connaître son village est d’une importance capitale. Après ce court séjour, je me rends compte combien le village constitue  un de ces lieux à connaitre absolument. C’est là que sont nés, généralement les grands-parents. C’est là  que se trouve l’essence de  notre existence, les origines  la source de certaines valeurs, etc.

Ce qui explique que dans bien de cas, lorsqu’un enfant naît en ville, les parents l’y emmènent  Je n’avais pas eu cette chance. Mais rien n’est tard tant qu’il y a la vie.

J’ai enfin découvert mon village, là oû mes aïeux ont migré et donné naissance à mes grands-parents et parents dont certains sont nés au Mali chez les Dogons.

 

Ma pâque 2019 a été l’un de ces merveilleux moments que je n’oublierai pas. Sans aucun doute.

 

 

 



24/04/2019
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