Tribune de femme

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Vision express sur… : Etre madame…, une fierté

Il n’est pas donné à toutes les femmes d’être madame. Quand bien même elles le voudraient. Le mariage ou le foyer n’est-il pas un non-évènement pour beaucoup d’entre elles ? Qu’à cela ne tienne, savoir qu’on est madame untel est une fierté pour nombre de femmes.

Une satisfaction, un honneur, une responsabilité. Si bien que des femmes font feu de tout bois pour avoir ce statut. En effet, les femmes aux anneaux en « or » ou en « argent » ne sont donc pas comme les autres. On a tendance à les estimer et à les respecter davantage dans la société africaine. Des filles n’hésitent pas à dire qu’elles souhaiteraient juste se marier pour avoir le statut de madame UNTEL. Pour qu’on l’estime, ne serait-ce qu’une fois. Car l’appréciation est déterminante. Difficile pour certaines femmes de se présenter sans ajouter le madame Untel.

 

Pourquoi ? Les raisons sont divergentes et à bien y voir, répondent à une imposition de la société. Une demoiselle et une « madame untel » ne bénéficieront certainement pas des mêmes avantages. De la même attention. L’on a tendance, en effet, à accorder plus de crédit à des « madame untel » qu’à des demoiselles. A la question donc de comprendre pourquoi, même celles n’ayant pas de « sous-couvert » (il s’agit de madame untel) préfèrent l’appellation madame. Clotilde, la quarantaine et célibataire rétorque qu’il faut se coller cette étiquette pour garantir le minimum de respect des uns et des autres. Parce que, a-t-elle poursuivi : « Des demoiselles n’ont pas parfois bonne presse. Pire, lorsque vous occupez un poste de responsabilité, il vous sera difficile de vous imposer avec le statut de demoiselle ».

 

Clotilde n’a peut-être pas tort. L’importance accordée au statut matrimonial de la femme se constate à tous les niveaux. D’aucuns soutiennent qu’ils ne confieront pas une responsabilité à une femme qui n’est pas « sous-couvert de… ». Triste réalité ! Constate-t-on ! Le pire est que les femmes, entre elles-mêmes usent de ce statut pour se mettre mal à l’aise. Aussi, entend-on ainsi dire que les mesdames sont les unes et les demoiselles les autres. Pas question de faire une comparaison, puisqu’il n’est pas donné à toutes les femmes de franchir le seuil de madame. Alors, des femmes, même après le divorce décident de toujours porter le nom de leur ex-époux pour ne pas revenir au statut de demoiselle. De même, lors des cérémonies de réjouissances et particulièrement de djandjoba, les femmes se disputent la vedette avec le statut de madame untel.

La griotte qui est à la recherche de son pain déploie bien sa gorge pour faire l’éloge de madame Untel. Que donc de frustrations pour celles qui ne portent pas ce statut.

Ce qu’il convient de retenir et qui semble être le plus important, est que ces considérations à sens unique ne font avancer en rien l’émancipation de la femme. Regardons plutôt les valeurs intrinsèques, les capacités, les compétences pour tenir le procès sur les demoiselles et partant sur la femme. Puisqu’on sait que l’habit ne fait pas le moine !

Bassératou KINDO



31/10/2012
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