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Fraude aux concours directs de la Fonction publique : Un gros poisson nommé Bakary Diarra


Enseignant licencié en 2009 pour des actes de fraudes, Bakary Diarra a été repris dans les filets de la gendarmerie nationale pour les mêmes actes aux concours directs de la fonction publique. Il a été présenté  à la presse mercredi 26 juin 2013 à Bobo-Dioulasso. 

 

Des documents de toute nature notamment des diplômes de baccalauréat (BAC), de Brevet d’études du second cycle (BEPC), de Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), des attestations, aussi bien du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire, des casiers judiciaires, des CINB… constituaient entre autres, les outils  de travail, pardon de fraude de Bakary. Avec la complicité d’un Ghanéen, Bakary Diarra avait élu domicile au secteur 15 (ex-Ouézzin-ville) de Bobo-Dioulasso. Au secteur 17 (ex-Sarfalao), il avait installé son bureau. C’est là-bas que le présumé auteur d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture publique et de fraude dans les concours de la Fonction publique falsifiait plusieurs documents administratifs permettant l’admission frauduleuse de candidats aux concours. En effet, explique le lieutenant-colonel Adama Sawadogo, commandant la compagnie de gendarmerie de Bobo-Dioulasso, « Bakary avait deux modes opératoires. Le premier mode concernait les candidats en règle, c’est-à-dire ceux possédant le diplôme authentique. Bakary exigeait alors l’acte de naissance, la copie de la demande formulée pour le dépôt des dossiers aux concours ou le récépissé. Après tous ces documents, il se chargeait de recruter un candidat fictif au Burkina ou en Côte d’Ivoire qui va composer à la place du vrai candidat ».  Pour ce faire, indique le lieutenant-colonel Sawadogo, « la photo du faux candidat est scannée en couleur, une fausse CNIB est établie avec l’identité du vrai candidat mais avec la photo du candidat fictif. Une photocopie de la fausse CNIB est ainsi faite puis légalisée par un faux officier de police », précise le commandant de la compagnie de gendarmerie. Les montants à débourser par les candidats demandeurs varient entre 400 000 à 1 500 000 FCFA. Alors, pour l’admission à l’ENAREF, Bakary demande 800 000 FCFA et 1 500 000 FCFA pour la douane.

Aussi, pour les candidats n’ayant pas de diplôme officiel requis, Bakary Diarra s’engage à leur en établir un faux, que ce soit le diplôme ou l’attestation provisoire, avant d’entamer les autres démarches. A entendre le commandant de la compagnie, le montant à débourser pour l’acquisition de  ces faux documents varie entre 50 000 à 150 000 FCFA. « Le candidat fictif très ingénieux »,  selon le lieutenant-colonel Sawadogo, qui fait le déplacement  de la Côte d’Ivoire, est hébergé, nourri et rémunéré en conséquence », a-t-il fait savoir. Par ces actes, le présumé auteur a pu encaisser plus de 5 millions de FCFA. Il avait formé un groupe de travail composé d’étudiants burkinabè, ivoiriens et ghanéens spécialisés dans la falsification et la contrefaçon de documents de quelque nature que ce soit. A son arrestation, la brigade de recherche de la gendarmerie a dénombré 54 diplômes et 17 attestations vierges prêts à être remplis. 89 CNIB étaient en instance d’être légalisées. Pour un récidiviste, l’acte posé par Bakary est très grave, et le lieutenant-colonel Sawadogo de rappeler que la fraude est formellement interdite et sanctionnée par la loi au Burkina Faso. Avec le directeur régional de la Fonction publique qui a déploré ces actes à même de mettre en cause les avancées dans l’organisation des  concours, les services de la gendarmerie ont une fois de plus invité les honnêtes citoyens à rester vigilants et à signaler tout acte suspect. En attendant d’être transféré au parquet et les enquêtes complémentaires pour démanteler la bande, Bakary Diarra médite sur son sort en prison.

Bassératou KINDO



28/06/2013
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