Tribune de femme

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Assassinat d’une fille à Bobo : Maimouna Kassamba la jeune pompiste s’en est allée

Assassinat d’une fille à Bobo : Maimouna Kassamba la jeune pompiste s’en est allée

 

Maimouna Kassamba. C’est ainsi qu’elle s’appelait.  La trentaine bien sonnée et mère d’un enfant de 6 ans, elle était pompiste dans un quartier de Bobo-Dioulasso. Toujours joviale, Mai, comme l’appelaient affectueusement ses proches, a été sauvagement assassiné samedi 15 octobre dans la matinée. Par qui ? Et pour quelle raison ? Ces questions sa famille et ses amis se la posent.

 

Vendredi 14 octobre. Il est 19h à Dioulasso-bâ. Un quartier populaire de la ville de Bobo-Dioulasso. C’est là qu’habitait Maimouna avec sa grand-mère. Après une douche, elle attache un pagne au cou pour prendre le diner avec sa mémé. « Elle était très pressée de finir » raconte sa grand-mère. Pendant le diner, elle reçoit un appel. A l’autre bout du fil : « Sont-ils (les invités) arrivés à la place du paysan communément appelé Siraba wôrô ? ». Quelques minutes plus tard, elle ressort bien habillée. Elle prend sa moto et informe sa mémé qu’elle revient bientôt. 22h, Maimouna n’est pas de retour. Sa grand-mère, inquiète, demande à une voisine dans la cour si elle avait vu sa petite fille. Maimouna n’est pas encore rentrée. Elle ne répond pas non plus au téléphone.

Samedi matin l’alerte est lancée, les recherches sont engagées.  Les derniers à la voir sur la place du paysan racontent que lorsqu’elle est arrivée, deux hommes l’attendaient dans une voiture. L’un des deux a pris sa moto et elle, est montée dans la voiture, confient-ils. Malheureusement c’est son corps sans vie que les autorités ont retrouvé sur la route de Bama ce samedi 15 octobre. Maimouna a reçu des coups de machette à la tête et au cou. De violents coups au regard des traces très profondes qui se laissent voir sur son corps. Elle n’a cependant pas été violée. Aucun de ses organes n’a non plus été emporté.   « La plus belle de la famille s’en est allée » pleurait son beau-frère ce dimanche 16 octobre. Lui qui a eu le courage de renter la voir co ucher à la morgue du CHUSS de Bobo n’en revenait pas. « Qu’a-t-elle fait de si méchant pour mériter un tel sort ? » s’est-il demandé. Après l’avoir lavé et enlevé les mèches qu’elle portait encore, Maimouna a été enterrée aux environs de 16h le dimanche 16 octobre 2016  au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso.

 

 

Pourquoi ôter la vie ?

L’assassinat de Maimouna Kassamba    pose avec acuité la problématique de la cupidité à un double niveau : celui de la femme et celui de l’homme. Comment comprendre l’adjoint au maire central de Bobo quand il invite, après le constat du service d’hygiène et de la police, les jeunes filles à plus de vigilance vis-à-vis des hommes ?

En effet, il n’est pas rare d’entendre des propos du genre : « les filles sont attirées par l’argent, le luxe. Elles deviennent aveugles devant les hommes roulant surtout dans de grosses voitures ». Tout cela peut être vrai. Il faudra tout de même reconnaitre que de plus en plus les femmes sont en train de prendre leur responsabilité. Ce n’est donc plus une question de matérialisme ou de recherche de gain facile. C’est une question de méchanceté et de violence à l’endroit de la femme.  Des hommes irresponsables qui ne cherchent aussi que la facilité pour assouvir leur avidité. Autant l’on peut jeter la responsabilité sur les femmes, autant il faut le faire pour les hommes, plus pour les hommes car les femmes, on le sait, sont vulnérables et ne seront jamais égales à l’homme.

Bassératou KINDO



19/10/2016
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